Le baby blues et la dépression post-partum
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L’arrivée d’un bébé est un grand bouleversement dans la vie des parents, pour la mère et aussi pour le père. Parfois les émotions négatives prennent le dessus : fatigue, déprime, tristesse, voire anxiété, culpabilité… Il est important de mieux connaitre le baby blues et la dépression post-partum, pour savoir comment réagir.
Qu’est-ce que le baby-blues ?
Quelques jours après l’accouchement, la majorité des mamans traverse une période de déprime qu’on appelle " baby blues ". C’est une réaction causée par tous les changements physiques, hormonaux et psychologiques liés à l’accouchement.
La maman peut alors :
- se mettre à pleurer "pour un rien", avoir des crises de larmes,
- avoir des sautes d'humeur, comme être tout d'un coup irritable,
- se sentir dépassée par les événements,
- perdre ses repères, sa confiance en elle.
Le baby blues peut durer quelques heures ou quelques jours. En général, les symptômes disparaissent tous seuls. Pour autant, le conjoint ou l’entourage peuvent apporter soutien et réconfort.
Si les symptômes durent plus de deux semaines, il faut en parler à un professionnel de santé, comme son médecin ou sa sage-femme. C’est peut-être une dépression post-partum.
FOCUS bien-être
Les promenades en extérieur, sortir prendre l’air, c’est bon pour se sentir mieux ! Cela détend et favorise le sommeil : ça peut faire du bien en cas de baby-blues aussi. Si on n’a pas envie de sortir, on peut trouver autre chose qui nous fait du bien !
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum est une maladie qui peut apparaître pendant les semaines et les mois suivant l’accouchement. Elle se manifeste en général progressivement avec un ou plusieurs symptômes comme :
- Une sensation de manque d’énergie.
- Des difficultés à s’occuper de son bébé.
- Une incapacité à réaliser les tâches du quotidien.
- Une perte de plaisir, parfois même dans sa vie sociale.
- Une profonde tristesse sans raisons apparente, des larmes.
- Des pensées négatives, comme de la culpabilité, ou un sentiment d’incompétence.
- Des difficultés à dormir, souvent à cause de l’anxiété ou du stress.
- Un changement d’appétit.
La dépression post-partum, qu’on appelle aussi dépression post-natale ou périnatale, peut durer des mois, et parfois même se prolonger au-delà d’un an.
Près d’une mère sur cinq est touchée par une dépression post-partum dans les 4 semaines qui suivent l’accouchement. Cette maladie peut toucher tout le monde. Il ne faut pas avoir honte de souffrir d’une dépression.
Est-ce que les pères peuvent aussi faire une dépression post-partum ?
Près d’un père sur dix traverse une dépression pendant la grossesse ou peu après la naissance de son bébé. C’est une période de changements qui peut être bouleversante pour les papas aussi. Les symptômes de la dépression post-partum chez les pères peuvent être :
- Des doutes.
- De la perte de confiance en soi.
- Une absence d’envie de s’occuper ou s’intéresser au bébé.
- Une envie de s’absenter du domicile.
- La peur d’être jugé.
- Un sentiment de ne pas trouver sa place.
Que faire quand on présente des symptômes de dépression ?
La dépression post-partum est une maladie qui se soigne. Et comme pour la plupart des maladies, on ne la soigne pas seul. Alors si on reconnaît un ou plusieurs symptômes, mieux vaut en parler rapidement à un professionnel.
On peut se tourner vers :
- sa sage-femme,
- son médecin traitant,
- le centre de PMI,
- un psychologue, avec le dispositif Mon soutien psy on peut bénéficier de séances d'accompagnement psychologique avec une prise en charge par l'Assurance maladie. On peut se renseigner sur le site ameli.fr.
- voire l’hôpital dans une consultation de pédopsychiatrie périnatale.
On pourra recevoir une aide, du soutien, des soins. Un traitement sera probablement nécessaire.
Plus la dépression du post-partum est soignée tôt, plus les conséquences pourront être évitées.
On peut aussi avoir envie d’en parler avec d’autres parents, par exemple dans un lieu d’accueil parent-enfant ou un groupe de parents.
Pourquoi est-ce important de se faire aider en cas de dépression post-partum ?
La dépression post-partum a évidemment un impact sur la qualité de vie de la personne qui en souffre, et souvent sur sa relation de couple. La dépression peut aussi être un obstacle pour prendre soin de son bébé.
Elle peut même parfois amener à une perte de goût à la vie, et dans les cas les plus extrêmes, à des pensées suicidaires.
Quand on soigne une dépression post-partum, le parent va mieux, et a ainsi moins de difficultés à prendre soin de son enfant.
Comment prévenir la dépression post-partum ?
Ça se joue beaucoup avant l’accouchement ! Le mieux est d’aborder la grossesse et la naissance de l’enfant le plus sereinement possible. Mais ce n’est pas toujours possible.
Quoi qu’il en soit, on prévoit de :
- Faire le point sur ce qu’on ressent avec un professionnel lors des deux entretiens prévus par l’Assurance maladie : l’entretien pré-natal précoce (vers le 4ème mois de grossesse) et l’entretien post-natal précoce (entre la 4ème et la 8ème semaine après l’accouchement).
- Participer aux séances de préparation à la naissance et à la parentalité, même si on a déjà eu un enfant.
- Se préparer à ce qui nous attend lors de la période du post-partum (bouleversements physiques pour la mère, émotionnels pour la mère et le père, …).
- Communiquer dans son couple, notamment sur la nouvelle organisation du quotidien.
- S’informer sur les besoins de bébé afin de mieux savoir comment y répondre. notamment sur son sommeil et ses pleurs.
On doit être particulièrement attentif à tout cela, pour soi-même ou son partenaire, en cas :
- d’antécédents de problèmes de santé mentale (chez soi ou dans la famille),
- de dépression chez l'autre parent,
- de sentiment d’être seul, isolé, avec un entourage peu ou pas présent,
- ou encore de conflits familiaux, comme une séparation.
Alors si on pense être particulièrement concerné par le risque de dépression post-partum, on n’hésite pas à en parler dès la grossesse, en couple, à son entourage, ou à un professionnel de santé.