Le post-partum côté corps

Comment réagit le corps de la femme après l’accouchement ?

Le post-partum, c’est la période de temps nécessaire aux organes pour revenir à leur fonctionnement physiologique hors période de grossesse. Ce temps de récupération est tout à fait normal et dure plus ou moins longtemps. Il est courant de rencontrer un ou plusieurs symptômes.

Des saignements par le vagin

Ces pertes correspondent à l’élimination progressive de la muqueuse de l’utérus après la fin de la grossesse. Elles sont normales et peuvent durer quelques jours ou parfois plusieurs semaines. Il n’y a rien de spécial à faire, si ce n’est de prévoir des protections hygiéniques.

Des douleurs

• Pendant quelques jours après l’accouchement, il y a des contractions de l’utérus. Ce sont ces contractions qui permettent à l’utérus de retrouver sa place et sa taille. Parfois elles sont ressenties comme douloureuses, en particulier lors de la tétée ou si on a déjà eu un enfant.
• On peut avoir des douleurs au niveau des cicatrices (césarienne, épisiotomie…).
• L’allaitement, surtout au début, peut aussi provoquer des douleurs et de la tension dans les seins.
• Si on reprend une activité sexuelle, on peut avoir des douleurs, ce qui est bien compréhensible après ce que le corps a vécu. Ces douleurs peuvent être d’intensité variable dans le temps.

Pour soulager les douleurs, mieux vaut en parler à la sage-femme ou au médecin pour avoir des conseils, voire des prescriptions, bien adaptés à notre cas. En attendant la consultation, les médicaments antidouleurs habituels, comme le paracétamol ou les antispasmodiques, sont compatibles avec l’allaitement. S’il y a aussi de la fièvre, on consulte sans attendre car cela peut être due à une infection.

Des fuites urinaires

La difficulté à retenir l’urine est assez normale en fin de grossesse et dans le post-partum : le périnée, qui a été étiré par le poids du bébé et l’accouchement, joue moins bien son rôle. Mieux vaut éviter de porter des charges lourdes durant cette période, ainsi que les sports qui sollicitent les abdominaux. Les séances de rééducation périnéale peuvent aider à régler ce problème de fuites. Elles sont prescrites si besoin par le médecin ou la sage-femme lors du suivi médical post-natal.

D’autres « petits » maux

La jeune maman peut avoir d’autres maux douloureux ou gênants, pourtant encore parfois tabous. La constipation et les hémorroïdes, la chute de cheveux, la difficulté à perdre le poids pris pendant la grossesse… sont des maux courants et normaux.

De la fatigue intense et persistante jusqu’à parfois un sentiment d’épuisement. Le manque de sommeil, lié à l’accouchement et bien souvent aux cycles du bébé, crée une fatigue importante.

Pourquoi en parler en couple ?

Les symptômes physiques du post partum concernent en premier les femmes. Pour autant, ils peuvent avoir un impact sur le partenaire, parce que la femme va être très fatiguée, ou très gênée par des symptômes physiques. Quand on vient d’accoucher, on ne doit pas hésiter à partager avec son partenaire ce qu’on traverse. Ainsi, il est plus facile de trouver le réconfort et le soutien dont on a besoin, et s’organiser ensemble en fonction, pour pouvoir se reposer.

Pour les activités sexuelles aussi, le mieux est de s’en parler sans tabou. On n’hésite pas à parler en couple de ce qu’on ressent, de ce qu’on veut ou ne veut pas. Dans tous les cas, il ne faut pas se forcer.

Pourquoi et à quel moment en parler à un professionnel de santé ?

Si on a des symptômes physiques, quels qu’ils soient, on en parle à un professionnel de santé, qui pourra nous aider et nous proposer des solutions dans la plupart des cas. Ces solutions nous permettront de nous sentir mieux, et ça sera bénéfique pour toute la famille.

On en parle dans le cadre de son suivi médical d’après l’accouchement, qui est composé de différentes consultations, obligatoires ou recommandées.

Quelle que soit la consultation, on n’hésite pas à dire aussi au médecin ou à la sage-femme comment on se sent, comment on vit la période. Ce qu’on ressent physiquement influe également sur notre moral. Et inversement, notre état d’esprit influe aussi la façon dont on vit les changements physiques. Alors si on en ressent le besoin, on partage notre ressenti au sujet de cette nouvelle vie, avant même l’entretien post natal précoce (4 à 8 semaines après l’accouchement).

Et si on levait les tabous ?

On n’hésite pas à en parler aussi à d’autres personnes, notamment des femmes qui ont déjà eu des enfants ou vont en avoir. Par exemple avec des amies ou voisines, ou même dans des groupes de paroles de mamans ou futures mamans. On peut en parler et échanger nos impressions et nos questions, qu’on soit une femme ou un homme.

Il ne doit y avoir aucun tabou autour de ce que vit le corps de la femme après l’accouchement. Au contraire, ne pas savoir que ces symptômes existent, pourrait nous laisser penser qu’on est seule à vivre ça, voire même à en avoir honte.

Et puis en parler à d’autres femmes, ça peut aussi être l’occasion d’être soutenue, et c’est toujours bon à prendre !